Le yoga est désormais une pratique répandue en Occident. Il a investi les salles de sport, les centres de loisirs, et jusqu'au cabinet du psychothérapeute. Sous des dénominations et dans une terminologie revisitées par la médecine et la psychologie, il inspire directement ou indirectement les techniques de relaxation, la sophrologie, certaines approches en kinésithérapie.
Dans ce mouvement de large diffusion, ne risque-t-il pas de perdre son sens ? Sa banalisation fait oublier qu'il est une discipline, inscrite dans une tradition. Quelle place un yoga "de santé" fait-il à la dimension de l'esprit et du sacré ? Une relation maître-élève est-elle encore praticable de nos jours, et à quelles condition ? Mais aussi : les mirages de l'Orient, l'adhésion à une croyance, ne comportent-ils pas d'autres pièges ?
Pour éviter les dérives, tant vers un "yogging" réduit à une gymnastique relaxante, que vers les excès du "retour à l'authentique" et des sectes, une définition du yoga doit passer par une recherche de ce qui lui est essentiel, décelable à travers, mais aussi au-delà, de son contexte culturel d'origine : un modèle spécifique de l'humain, du rapport du sujet à lui-même et à son corps, ainsi que de la nature de la connaissance et de sa transmission.
Les textes de cet ouvrage nous introduisent à une pratique, mais aussi à une éthique, du corps, pour autant qu'il s'agit, à travers l'exploration du rapport à son propre corps, de s'introduire à l'exercice du rapport à soi-même et aux autres.
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